Rêves et désirs : le défi d’incarnation
Lorsque les gens parlent de leurs rêves, ils parlent en réalité de leurs désirs. Et cette confusion génère une inertie en terme d’épanouissement personnel appelée, souvent à tort, procrastination.
Pourquoi ? Parce qu’il est plus facile d’évoquer ses désirs (considérés comme tabou) comme des rêves en les mettant à distance de toute réalisation possible. Une sorte de monde éthéré et nuageux, parfait et inatteignable qui justifiera le fait de ne pas se donner les moyens pour lui faire rencontrer le monde de la matière.
Accepter de les voir comme des désirs, c’est arrêter de confondre la fin du voyage avec le début et se mettre en mouvement pour générer des actions à travers des projets, eux-mêmes étant les étapes d’une aventure personnelle qui doit être vécue.
Par exemple, rêver d’aller mieux ne génère aucune énergie, là où désirer aller mieux donne l’impulsion du changement , même petite, donnera vie à un processus intérieur et activera une série d’action allant dans le sens du désir.
Les rêves sont inatteignables, ils peuvent éventuellement aider à donner une direction mais pas plus, alors que les désirs sont l’essence qui nourrissent le moteur (capacité d’action), c’est bien plus impliquant et bien plus personnel !
Pourquoi c’est difficile ?
Parce que l’implication génère une prise de risque pour l’égo : voir là où on sait faire et là où on a doit apprendre, voir ce qui est de l’ordre de l’illusion et ce qui est de l’ordre de la réalité.
Désirer quelque chose, c’est prendre le risque de montrer sa vulnérabilité et sa force.
Et comme la tendance collective est encore sur la flagellation par rapport à ce qu’on ne sait pas faire et beaucoup moins sur la fierté par rapport à ce qu’on sait faire ; se percher (ou faire l’autruche, ce qui revient à la même chose) est bien plus sécurisant que de se confronter à la réalité et d’oser incarner une forme différente. Le bénéfice secondaire étant d’être protégé par le collectif/le groupe ou bien d’être aimé. Alors que le fond est le même, c’est la capacité à discerner le faisable de l’infaisable.
Faire redescendre ses rêves en les reliant à son désir et à ses besoins personnels du moment présent, puis les faire passer par le filtre du discernement pour savoir ce qui est réalisable et les moyens à mettre en œuvre sont les clés de l’incarnation. Cela évite également la procrastination qui n’est finalement qu’un décalage entre le désir et le rêve, l’émotion et le mental.
Il s’agit d’un processus qui prend du temps mais qui est bien plus profond et rassurant qu’une solution miracle rapide (laquelle n’existe pas vraiment finalement).
Rêver, oui, mais avec les yeux ouverts sur le monde réel…
07/12/25